Quatre albums grandioses avec plein de petites pépites en provenance du secteur des chanteurs et songwriters norvégiens, des stars fêtés dans leur pays d’origine et maintenant une compilation composée d’un Best Of et d’une collection de perles rares.
Le quintette rassemblé autour du chanteur, guitariste et compositeur Pål Angelskår, et distribué par le label de Hambourg Strange Ways, va peut-être réussir ainsi à trouver une plus grande audience chez nous.
Ils l’ont mérité, album après album, chaque fois un peu plus, et cette compilation offre un formidable aperçu qui pourra même, grâce à de savoureux inédits, convaincre ceux qui possèdent déjà les albums faits en studio d’acheter ce double album, d’autant plus qu’il est proposé dans les magasins au prix d’un simple CD.
En 2001, la radio norvégienne passe en boucle le premier single « Electrolove », par lequel débute également l’album actuel, pendant que leur troisième album « Up For You &I » devient disque d’or et que le « cerveau » du groupe Pål Angelskår reçoit le trophée des mains d’Evan Dando (The Lemonheads), l’idole de sa jeunesse.
Le dernier album « Reasons To Hang Around » connaîtra le même succès dans les hit-parades norvégiens et sera primé aux Spellemannsprisen, les Grammy norvégiens.
Après « Electrolove » qui accroche tout de suite et durablement l’oreille et est à la fois lancinant et susceptible de devenir un tube, Pål se livrant à un duel mystique et feutré avec la chanteuse Karen Jo Fields, invitée quasi permanente chez Minor Majority, c’est au tour de « Dancing In The Backyard », une chanson qui donne la chair de poule, à cause des instruments à cordes et de la voix claire et envoûtante de Karen Jo Fields, et qui ouvre vers des horizons euphoriques en vous berçant pourtant de sa mélancolie.
« As Good As It Gets » avec ses fanfares de violon, son orgue subliminal et la voix déchirante de Pål Angelskår est un concentré de bienfaits qui vous donne le coup de grâce avec les paroles percutantes du passage « Cause your honesty’s worth shit, to me. If it comes for free».
Avec « What I deserve » et « Come Back To Me », la partie centrale est parfaite et le premier CD s’achève de manière tout aussi impressionnante.
Ce qui fascine avant tout, ce ne sont pas les chansons prises individuellement, mais la composition d’ensemble avec guitare acoustique, violon, piano et les voix, dans laquelle s’insèrent parfaitement les contributions de Karen Jo Fields et de Stine Kobbelvedt, émaillées de solos très étudiés.
Le deuxième CD regroupe des titres plus rares : des inédits, des chansons avec de nouveaux arrangements et des faces B ; il y manque à première vue les grands moments qui se succèdent presque à la chaîne sur le premier CD.
Cependant les onze pistes constituent un complément très réussi, mettant encore en relief la force de l’écriture et la magnifique orchestration des voix.
Maria Solheim enchante les oreilles avec « Keep Coming Around » et confirme une nouvelle fois la supposition que les chanteuses invitées s’intègrent parfaitement à la maison Minor Majority et que le quintette a un instinct très sûr pour les choisir.
Outre cela, le groupe renforce avec « Candystore » sa réputation très positive de groupe capable de succès au delà de ses frontières et nous espérons que, peu à peu, il va réellement s’imposer en Allemagne aussi.
Avec ses chansons, il éclipse de loin nombre de nouveaux venus que l’on encense parmi les Songwriters ; ses chansons sont intemporelles, de telle sorte que les arrangements chargés d’émotion ne risquent jamais de se démoder.
Minor Majority nous touche, comme lui seul sait le faire, ses membres vivent pleinement et avec passion leur musique.