Le style musical de Minor Majority – une pop-folk acoustique, élégante, intime – n’a pratiquement pas changé entre leur premier album en 2001 et cette compilation en 2007, sortie dans la foulée de leur plus grand succès à ce jour, Reasons to Hang Around sorti en 2006 (dont sept des treize titres sont repris ici, parmi lesquels une version différente de « Don’t Say You Love Me » ainsi que les singles classés dans le Top 20 norvégien « Supergirl » et « Come Back To Me »).
D’un duo, le groupe est devenu, pendant cette période, un quintet, ainsi leur travail plus récent a en quelque sorte pris de l’épaisseur, ou au moins est plus enclin à inclure une batterie ; au long de leur carrière, ils ont aussi acquis de l’expérience en studio.
Mais même leur premier album « Walking Home From Nicole’s » (représenté ici par « What I Deserve » et le superbe « Electrolove » au titre trompeur ayant un parfum d’Eliott Smith à ses débuts) accorde une place aux cordes, pianos et à la charmante voix de Karen Jo Fields, augmentant et adoucissant leur discrète mélancolie sans interrompre leur sens de la légèreté.
Ce penchant pour les arrangements bien placés qui redonnent du peps aux éventuels déprimés – la guitare Mark Knopfleresque (NdT : en français dans le texte) sur « (In That) Premature Way », le luxuriant accordéon et le pétillant banjo d’ « Alison » - a continué à bien les servir.
Depuis le début du premier disque de cet opus, qui contient une sélection de chacun de leurs quatre albums (ils ne sont pas organisés chronologiquement), même la subtile progression, qui existe, reste obscure, mais c’est une décision parfaitement sensible qui aboutit à une écoute d’une douceur exquise.
En vérité, ce qui est remarquable avec ce groupe norvégien est sans nul doute leur cohérence : le second disque, qui rassemble des « pépites », collectées tout au long de leur carrière, est presque aussi impressionnant que le premier.
Leur musique est peut-être loin d’être révolutionnaire, mais leur approche est toujours achevée et de bon goût, et tous les fans de mélancolie sophistiquée, qui ne prêtent pas attention aux touches occasionnelles de vernis, feraient bien de les découvrir.
« Candy Store » est un bon point de départ.
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