Le folk scandinave reconnu et respecté, familier désormais et source, souvent, d’enthousiasmes sincères. Ses voix emblématiques et celle, rassurante et soyeuse, de Pål Angelskår , à la barre de ce groupe Norvégien à la musique courtoise.
Quatre albums et pas la moindre trace d’un petit larsen, d’un riff plus haut que l’autre, d’un cri déplacé ou d’une éructation soudaine… Pas de fausse note à se mettre sous l’oreille, aucun accord mal placé et pas même de voix qui déraillerait subrepticement en fin d’album, en relâchement. Folles tentations et approximations prohibées, ici ce sont guitares propres, voix subtilement mêlées et production remarquablement soignée. Les énervements (rares) sont mesurés et les haussements de tons modérés : savoir-vivre, distinction des manières et sens inné du contrôle de soi (on peut boire, mais on ne s’enivrera pas pour autant, et quand à finir fin déchiré…). Le lisse, l’ennuyeux, l’académique (et l’emmerdant) guettent, mais Minor Majority a l’élégance du renouvellement : un songwriting swinguant qui s’enrichit d’un respectable album (« If I Told You, You Were Beautiful « , 2002) à l’autre (« Up For You & I « , 2004), les apparitions feutrées d’instruments épars (violon, harmonica, banjo…), de charmantes voix féminines en murmures ou inclinaisons suaves et la quiétude omniprésente.
Un dernier « Reasons To Hang Around » (2006) qui marque le pas pourtant : torpeur, acoustique molle et embrumée, ressassement des habitudes, plutôt fade en comparaison. Et l’impression de fin de cycle, confirmée par ce récent « Candy Store » (sorti chez nous chez Vicious Circle, précieux soutien du groupe) : double album, best-of et (dispensable) collection d’inédits. Solde des comptes, prétexte à ressourcement et nouveau départ ? Qu’importe l’orientation, la scène reste le terrain d’expression d’un charisme tranquille et d’un charme indéniable pour les adeptes du folk cotonneux…