Quelle tragédie ! Une nouvelle fois ils ont tout donné, une nouvelle fois ils ont joué une musique à faire fondre les cœurs et à donner envie aux pieds de bouger.
Lors de la « Fête des lanternes » de Halle, naguère une grande fête populaire d’Allemagne centrale, au beau milieu d’orchestres folkloriques* prêts à se lâcher et à mettre l’ambiance, le groupe norvégien Minor Majority a fait l’effet d’un cancrelat sur un gâteau à la cerise : le quintette autour du chanteur Pål Angelskår a sans faiblir entonné ses mélodies feutrées qui célèbrent la nostalgie ; des chansons comme « After Tonight » et « Let The Night Begin » ont enthousiasmé le public clairsemé qui était resté dans le cercle boueux, alors que ceux qui espéraient entendre du métal d’ambiance et de la disco allemande façon Atzenmusik* étaient déjà repartis.
Il n’y a que les organisateurs de ce festival pour faire venir sur une grande scène un groupe qui est mieux adapté aux petites salles, et en plus avec un succès éclatant.
Les Norvégiens ont offert deux rappels, parmi lesquels « Supergirl », le seul titre qui avait été il y a des années presque un hit.
Après cela les lumières s’éteignirent et derrière la scène Angelskår et les autres annoncèrent qu’il s’agissait là de leur dernier concert en commun.
Minor Majority termine sa carrière dans la ville où jadis Händel avait commencé la sienne.
” This is how it goes. Me and you on the telephone. This is how we sound. This is how we grow “ disent les paroles de leur plus beau morceau “Wish you’d hold that smile”. Mais maintenant il n’y a plus rien qui grandit, ce qu’indiquait déjà la phrase: “This is how I fall, This is how I break”.