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Minor Majority France : Interview de Minor Majority sur « exitmusic.ch » par Nadja El Kinani



28/04/2006

Interview de Minor Majority sur « exitmusic.ch » par Nadja El Kinani



Interview le 28 avril 2006 au « Boa » de Lucerne (Suisse) du fascinant groupe Minor Majority, presque au complet ( NdT :il manque quand même Pål !)

Major Priority
Harald, Jon, Henrik et Halvor, quatre Norvégiens très spontanés, ne se contentent pas de faire une musique merveilleuse, ils sont aussi vraiment gentils. En plus ils se donnent beaucoup de mal pour formuler leurs réponses,déplacent les chaises et les bancs pour la photo et offrent aux habitants de Lucerne au « Boa » une de ces soirées dont on se souviendra toute sa vie .Il faut espérer qu’ils reviendront bientôt en Suisse. On croise les doigts.

Comment allez-vous ?
Henrik : Très bien.

Vous étiez hier soir à Düdingen, cela vous a plu ?
Henrik : C’était incroyable. On a joué à guichets fermés et les gens étaient vraiment sympas
Halvor : Je trouve toujours formidable de jouer à des endroits où nous nous sommes déjà produits. C’était le cas hier

Et comment s’est passée la tournée jusqu’à présent, en général ?
Harald : Bon, ce n’est que notre troisième jour
Jon (s’adressant à Harald) : elle compte peut-être les concerts en Norvège.

En effet, c’est vrai
Jon : Jusqu’à présent, cela m’a beaucoup plu. Beaucoup de concerts étaient complets et nous avons la grande chance de n’avoir pratiquement que de bonnes critiques. Que ce soit pour les concerts ou pour le nouvel album. C’était donc une tournée vraiment très agréable.

Vous rappelez-vous de votre toute première critique ?
Jon : avec Minor Majority ?
Oui ! (elle rit)
Halvor : Ce qui me vient à l’esprit c’est seulement une critique pour l’autre groupe dans lequel je jouais.
Henrik : Halvor et Jon ont joué ensemble avant dans ce groupe très sympa, tu sais. Qu’avait dit le critique, déjà ?
Halvor : Prometteurs ! Ils ont dit que nous étions prometteurs. (il rit). C’était juste avant que le groupe ne se sépare.
Henrik : Mais vous étiez vraiment bons.
Jon : En ce qui concerne Minor Majority, je me souviens de l’une des premières critiques de notre dernier album ; il avait obtenu la note 6, c’est-à-dire la meilleure note possible dans le journal en question. et bien sûr nous étions très contents. Je pense qu’à chaque fois nous sommes un peu anxieux vis à vis de l’opinion de la presse.
C’est vrai ?
Jon : Absolument. Tu sais, quand on travaille sur un disque, on est tellement absorbé que l’on n’est plus capable d’avoir un jugement rationnel. C’est tout simplement impossible.

Bon, d’accord, mais est-ce que vous ne défendez pas l’album, que les gens l’aiment ou non ?
Tous : Non. (ils rient)
Jon : Non, je pense que c’est vraiment difficile de faire un album, et cela te rend si vulnérable. Tu donnes beaucoup de toi-même et attends avec impatience les réactions des gens. Selon ces réactions, tu perçois ensuite l’album différemment.
Halvor : En plus, les critiques constituent la base de la tournée suivante. Si elles sont mauvaises, moins de gens s’intéressent à l’album, ce qui signifie aussi que les concerts attirent moins de monde. Le résultat est que nous sommes obligés de jouer moins de nouvelles chansons et plus d’anciennes.
Henrik : En plus, notre troisième album « Up For You & I » nous a permis de percer. Il nous a apporté tellement de bonheur et de compliments que nous l’avons joué relativement longtemps en tournée. Mais on n’est jamais à l’abri de critiques négatives, du fait que, du jour au lendemain, on est devenu pour ainsi dire populaire et que cela amuse beaucoup plus la presse d’attirer l’attention sur d’éventuelles erreurs au lieu de souligner les aspects positifs. Nous étions un peu inquiets à cause de cela, mais il s’est avéré que c’était inutile.

C’était absolument inutile ! Restons sur ce sujet : j’ai lu récemment l’article d’une personne décrivant vos chansons comme « de la musique avec un souffle d’éternité »
Henrik : Ouah, quel compliment !

Pas vrai ? Cela m’a beaucoup plu aussi. Et maintenant : quel est le plus beau compliment que vous ayez jamais reçu ?
Harald : Quand nous avons joué à Düdingen il y a un an, il y avait deux garçons de 15 ans dans le public, qui avaient fait 450 kilomètres, rien que pour nous voir sur scène. J’ai discuté avec eux après le concert ; ils étaient si respectueux et impressionnés : ils pouvaient à peine croire que je puisse leur parler. (il sourit) Après ils allaient dormir chez la grand-mère de l’un d’eux. (il sourit à nouveau). C’est quelque chose que je n’oublierai jamais.
Comme c’est touchant.
Henrik : C’était vraiment touchant. Je pense à un autre compliment qui vient de Marcel [Bieri, organisateur du festival B-Sides en été] : lorsque nous avons joué pour la première fois en Suisse – c’était au « Treibhaus » (Lucerne)- il y avait à peu près 40 personnes dans le public. Après le show nous avons discuté avec Marcel qui nous a présenté ses excuses au nom de toute la population suisse et nous a demandé de revenir pour un nouveau concert. Il nous a promis de faire en sorte qu’il y ait dix fois plus de monde, j’ai contacté alors notre agent en France pour lui dire qu’il fallait absolument que nous jouions à nouveau à Lucerne. C’est ce que nous avons fait : la deuxième fois – ici même au « Boa » - il y avait en effet 400 personnes et le show a été incroyable. Marcel a donc tenu sa promesse et nous voila de retour.

Ce dont je me réjouis beaucoup. Certains comparent votre musique avec celle par exemple de Nicolai Dunger, des Kings Of Convenience, de Midnight Choir ou des Tindersticks. Qu’en pensez-vous ?
( Jon se tourne vers l’ingénieur du son, aucun des membres du groupe ne semblant connaître les artistes cités)
L’ingénieur du son : Je peux comprendre la comparaison, surtout celle avec Nicolai Dunger. D’une certaine façon, c’est une atmosphère similaire.

Et d’ailleurs, est-ce que cela vous intéresse de savoir à qui vous êtes comparés ?
Jon : Ce qui se passe, c’est que ne se sont jamais les groupes que nous connaissons qui sont cités en même temps que nous. Du coup, cela ne nous touche pas vraiment.
Henrik : Et de toutes façons pour la musique, beaucoup dépend de l’auditeur et si nous réussissons à lui faire ressentir quelque chose qui est proche de ce qu’il ressent avec un autre groupe, c’est bien pour lui, mais cela ne veut pas dire obligatoirement qu’il en va de même pour tous. Tout le monde ne perçoit pas la musique de la même façon, il est donc difficile de répondre à cette question.
Harald : Nous- mêmes, nous ne nous comparons à personne.
Henrik : Il a raison. Et il y a tellement de noms différents auxquels les journalistes nous associent que cela signifie bien que nous avons trouvé notre propre style. Tu vois ce que je veux dire ? On ne nous compare pas tout le temps à un seul et même groupe ; il y en a tellement dont une petite partie de la musique ressemble à une petite partie de la nôtre que j’en conclus que nous faisons notre propre truc.

« Up For You & I » a été votre premier album distribué dans toute l’Europe – comment avez-vous vécu cela ? Sans parler du fait que vous avez dû recevoir des messages de fans de partout.
Harald : C’est vrai. Il y a eu tout à coup beaucoup plus de mails. C’est moi qui les lis tous.
Vraiment tous ?
Harald : Oui
Et tu réponds aussi à tous ?
Harald : J’essaie. Bien sûr, je sais que tout le monde dit ça et que personne ne le fait, mais vraiment, j’essaie. Seulement, avec les tournées et tout le reste, je n’ai pas beaucoup de temps pour cela ;
C’est sûr, je veux bien le croire.
Henrik : Ce qui est intéressant c’est, lorsque nous avons sorti « Up For You & I », que certains n’ont fait que commenter notre musique en fonction de notre pays. Sérieusement : dans quelques uns des premiers comptes rendus nous avons dû parcourir d’interminables descriptions de glace et de fjords. Nous trouvons cela très curieux, parce que nous ne pensons jamais à cela en faisant de la musique. Ce qui était amusant aussi, c’est que certains journaux ont affirmé que nous venions de Finlande et que leurs critiques n’ont tourné qu’autour de cela
Halvor : En plus, nous sommes d’Oslo, c’est une grande ville, il n’y a ni fjords ni montagnes.
Henrik : Exactement, nous vivons tous en ville, nous nous définissons comme citadins, et donc c’est vraiment déplacé de relier toujours notre musique avec les particularités de la Norvège. D’un autre côté nous sommes contents de pouvoir attirer un peu plus l’attention des medias sur la scène musicale norvégienne. C’est bien de faire une musique qui crée quelque chose, qui fait bouger les choses.

« Up For You & I » est aussi, avec le titre qui a fait bouger les choses, l’album que vous avez enregistré l’été dans une maison à côté de la frontière suédoise, en absorbant, à ce que j’ai lu, des quantités de bière et de schnaps. Cela a l’air très intéressant (elle rit)
Henrik : C’était le cas. (il rit) Nous l’avons produit dans la maison de campagne des parents d’Harald
Harald : Oui, elle se trouve à proximité d’un fjord en Norvège.
C’est évident. (elle rit)
Harald : D’ailleurs tout ce qu’Henrik a dit auparavant sur la ville et le côté citadin est complètement faux. (il rit)
Henrik (se défend et fait de grands gestes) : Mais ce n’est pas un fjord, c’est un lac. Mais il s’agit bien d’une maison de campagne, loin de la ville, donc Harald a quand même un peu raison. Je reconnais que cela a donné une atmosphère particulière.

Dites m’en plus sur tout le scénario.
Harald : C’était la période la plus chaude de cet été, de telle sorte que nous restions sur la plage toute la journée et travaillions la nuit.
Jon : Je pense que le fait que nous ayons enregistré « Up For You & I » à cet endroit et de cette façon explique sa tonalité homogène. Tu vois ce que je veux dire ? L’atmosphère dans laquelle nous baignions pendant les enregistrements se retrouve sans exception du début à la fin et il n’y a aucun titre qui ne va pas avec le reste.

C’est tout à fait cela. C’est ce que j’ai pensé en l’écoutant. OK. Maintenant j’aimerais bien que vous me citiez quelques chansons qui ne doivent pas manquer dans votre biographie, parce qu’elles représentent beaucoup pour vous et parce qu’elles ont influé d’une manière ou d’une autre sur ce que vous êtes et ce que vous faites.
Harald : Tu veux parler de nos chansons à nous ?

En principe non, mais si ma description correspond à une des vôtres, cela marche aussi
Harald : (il sourit) D’accord, j’ai compris. A ce moment là, je choisis « The Mercy Seat » de Nick Cave
Ouah ! Et pour quelle raison ?
Harald : Parce que c’est la toute première chanson de Nick Cave que j’ai entendue, qui me l’a fait découvrir en quelque sorte.

Est-ce que tu dirais que Nick Cave t’a influencé ?
Harald : Absolument. Je suis un grand fan. Il faut dire en plus que je l’ai entendue pour la première fois dans la cave des parents de Pål. Il existe pour toi aussi sûrement une chanson pour laquelle tu te souviens de tout, pour laquelle tu retrouves dès les premières secondes d’écoute les sensations que tu avais, quand tu l’as entendue la première fois, n’est ce pas ?
Oui, c’est le cas.
Harald : Voila, « The Mercy Seat » est la mienne. Je sais encore très précisément ce que nous avions fait ce jour là, à quoi ressemblait cette cave, ce à quoi j’ai pensé. Je me souviens de tout. Et cela rend cette chanson très spéciale pour moi.
Tu l’as très bien exprimé. Et pour vous autres ?
Halvor : La mienne c’est « Be Forwarned » d’un groupe qui s’appelle Pentagram. Avec mon autre groupe j’ai toujours écouté cette chanson dans le bus en tournée et nous nous disions : c’est la meilleure chanson qui existe au monde ! (Jon acquiesce)
Henrik : J’ai aussi la mienne
Tous les autres en riant : Kenny Rogers !
Henrik : (il rit) Oui, j’y ai pensé brièvement. Mais en fait, c’est « Down By The River » de Neil Young. C’est la chanson sans laquelle je ne pourrais pas vivre.
Harald : Il faut qu’on te dise qu’on a mis au point un jeu pour nous occuper pendant les longs trajets. Voila comment cela marche : chacun fait écouter un morceau aux autres.
Henrik : Exactement. Et ensuite tout le monde note les chansons et nous établissons un classement. Et ainsi nous ne nous contentons pas d’écouter simplement la musique, mais nous l’analysons aussi et apprenons de nouvelles choses. Chaque membre du groupe a un style différent et fait partager ses coups de coeur aux autres.
C’est merveilleux.
Harald : (il sourit) Oui, on aime vraiment faire ça.

Bon, mes amis, il est vraiment temps que je vous avoue quelque chose : j’ai pleuré pensant une heure aujourd’hui à cause de « Supergirl ». Sans plaisanter ; j’étais dans le train et ne pouvais plus m’arrêter. (Ils sont tous très touchés). Donc, je trouve que vous devez me raconter une anecdote inédite à son sujet. Si possible quelque chose de triste pour que j’aie ensuite une bonne raison pour pleurer.
Jon : Ouah, quel compliment. Cela nous fait revenir à une de tes premières questions. (il sourit)
Henrik : Oui, c’est juste. Mais pour les questions concernant les paroles, il faut que tu demandes à Pål, s’il nous rejoint.
Harald : Et il ne répondrait pas.
Henrik : C’est vrai que c’est assez difficile d’obtenir de lui une réponse précise pour ce qui est des textes. Mais, comme aucun d’entre nous n’a écrit la moindre ligne, nous ne pouvons malheureusement pas dire grand chose.

Vous avez peut-être une petite histoire sympa, qui se serait passée pendant l’enregistrement ?
Jon : En fait, nous voulions mettre « Supergirl » sur l’album « Up For You & I », mais elle n’allait pas avec le reste et nous avons laissé tomber. En travaillant sur « Reasons To Hang Around » nous l’avons alors reprise en la modifiant un peu.
Harald : D’ailleurs c’est aussi ma chanson préférée de Minor Majority.
C’est vrai ?
Harald : Oui, donc je peux comprendre ta réaction. Tu sais que nous avons fait un clip vidéo de « Supergirl » ?

Oui, mais je ne l’ai pas encore vu. Où l’avez-vous tourné ?
Harald : C’était à la montagne, l’hiver dernier. (il rit) Et nous voila de retour au thème de la nature !
Henrik : Mais ce n’était tellement la montagne qui était importante ; nous avons tourné dans un vieil hôtel où tout est aménagé dans le style des années 70. La vidéo est un peu bizarre, mais très, très sympa.
Est-elle sur Internet ?
Harald : Bientôt, Halvor va s’en charger, c’est notre « Monsieur Web »
Oui, faites en sorte que je puisse la voir, s’il vous plait.
Harald : On le fera

Super, merci ! L’idée de composer les textes dans votre langue maternelle ne vous a-t-elle jamais effleurés ?
Jon : Cela serait à nouveau une question pour Pål, mais je pense que cela ne plairait à aucun de nous de chanter nos textes en norvégien. Cela a un rapport aussi avec ce que nous écoutons nous mêmes et il ne s’agit presque que de chansons en anglais. En plus on a beaucoup plus l’impression d’être idiot dans sa propre langue. Cela rend plus vulnérable, tu comprends ?
Oui, bien sûr.
Henrik : Et l’anglais est pour ainsi dire la langue de la Pop music, pourquoi irions-nous en utiliser une autre quand nous pouvons prendre celle de notre musique préférée ?
Harald : Pour nous ça reviendrait à traduire quelque chose qui serait en réalité en anglais.

Vous vous donnez à fond sur scène – est-ce qu’il vous arrive de vous sentir comme vidés après ? D’avoir le sentiment après un concert d’avoir tout donné et qu’il ne reste plus rien ?
Harald : Pour moi, c’est plutôt le contraire. Après un concert c’est impossible d’aller se coucher.
Qu’est-ce que tu fais à la place ?
Harald : Je bois beaucoup de bière, je reste dans les coulisses ou je discute avec les spectateurs. Avant, j’essayais parfois d’aller me coucher tout de suite après le concert.
Et ça n’a pas marché ?
Harald : C’est tout simplement irréalisable.
Henrik : Cela dépend beaucoup de la façon dont s’est passé le concert, tu sais. Cela détermine ton humeur et ce que tu es encore capable de faire. Ou bien tu te sens si bien que tu as besoin d’un peu de temps pour descendre de ton nuage, ou bien tu es extrêmement fatigué, épuisé, mais incapable de t’endormir. Dans les deux cas, la solution préconisée par Harald de boire de la bière, est bonne, mais elle ne garantit pas une grande longévité, donc à partir d’un certain moment il est nécessaire de réfléchir à une alternative.
Jon : Souvent on est si fatigué avant le concert qu’on a qu’une seule envie, aller se coucher. Mais dès que nous sommes sur scène, nous sommes à nouveau bien réveillés et ne pensons plus du tout à dormir.
Halvor : Il faut que tu t’imagines nos journées : le matin, nous devons nous lever tôt, si tôt que nous sommes contents à l’idée de nous écrouler le soir dans notre lit. Mais comme on vient de le dire, après un concert, ça ne marche pas. Alors on tue le temps jusqu’à trois heures du matin à peu près, pour à nouveau se lever tôt le lendemain. Et pour cela nous sommes furieux contre nous mêmes.

Maintenant une question un peu plus délicate : qu’apportez-vous à vos fans, qu’ils ne trouvent nulle part ailleurs ?
Jon : Je trouve que Pål écrit très bien.
Henrik : Oui, je le pense aussi. J’ai un ami qui a 20 ans de plus que moi et qui ne s’intéresse pas vraiment à la pop music, mais chaque fois que je lui fais écouter un de nos morceaux, il est impressionné. Il dit que c’est une musique pleine de détails et qu’il est absolument impossible en l’écoutant de penser à autre chose ou de s’ennuyer, parce qu’à chaque fois que cela pourrait arriver, il y a un nouvel instrument – un violon ou autre chose – qui intervient et attire à nouveau ton attention. Je ne sais pas si c’est fait exprès quand nous construisons nos chansons, mais en tout cas c’est une bonne chose.
Halvor : Mon avis, c’est que nous sommes vraiment bons pour rendre simple une musique compliquée.
Henrik & Jon : Ou le contraire ! (tous rient)
C’est exactement ce que je voulais dire. (elle rit)
Henrik : On doit trouver cela aussi chez d’autres, mais ce n’est pas si souvent le cas, à mon avis.
Harald : Pour revenir à ta question concernant les plus beaux compliments : il y a quelque temps de cela, j’étais dans la voiture avec ma mère et nous nous disputions, parce qu’elle soutenait qu’on ne peut pas vivre de la musique et que je défendais ce que je fais et ce que j’aime. (il sourit) La radio était allumée et j’ai soudain entendu les premières mesures d’une de nos chansons, j’ai signalé à ma mère que c’était justement de cela que nous discutions. Elle était ravie et son seul commentaire a été : « c’est de vous ça ? ». Et après elle n’a plus jamais recommencé à dire que la musique n’apportait rien.

J’espère bien ! (elle rit) Une autre question qui m’intéresse : est-ce que vous pourriez profiter de votre position en tant que musicien pour séduire une femme ? Par une action sur scène peut-être ?
Henrik : Pour séduire une femme précise ?
Oui
Henrik : Je ne ferais jamais ça, jamais de la vie !
Pourquoi ?
Henrik : Cela n’aurait aucun sens pour moi. Pour nous, c’était aussi un travail d’être sur scène.
Bien sûr. Là n’est pas la question.
Henrik : Tu sais, je suis quelqu’un qui n’aime pas mélanger vie privée et vie professionnelle. Mais peut-être que les autres feraient quelque chose comme cela. (il jette un regard insistant à la ronde) Harald ? (il rit)
Harald : Je ne comprends pas la question.
Serais-tu prêt à plonger de la scène pour impressionner une femme ?
Harald (avec un rire gêné) : je ne sais pas. Je pense que non, je ne sais pas. (il réfléchit) Je ne sais vraiment pas. (Henrik rit)
Henrik (à voix basse) : Il le ferait !
Jon : Moi non plus, je ne le ferais pas. Sauf si une situation très, très spéciale l’exigeait. Mais de façon générale non.
Henrik : Avant que tu nous juges irrécupérables : Pål est favorable à de tels gestes. Ce serait tout à fait son genre de faire ça.
Vraiment ?
Henrik : Oui, absolument.

Super, il y en a au moins un d’entre vous. Bon, changeons de sujet. L’été dernier, j’étais à Berlin, avez-vous déjà joué là-bas ?
Jon : Oui, plusieurs fois même.
Et cela vous a plu ? (Jon réfléchit) Attention à ce que vous allez dire.
Jon (très diplomate) : Tu sais, le fait est que nos meilleurs concerts ont lieu souvent dans des villes plus petites.
Harald : C’est vrai. Jusqu’à présent nous avons joué trois fois à Berlin et étions chaque fois assez mécontents du concert.
Henrik : C’est si difficile d’informer tous les Berlinois, parce que la ville est si grande et qu’il s’y passe tellement de choses. A notre dernier concert, il y avait à peu près 50 personnes dans le public.
Harald : Ce qui ne nous dérange pas en soi, mais seulement nous avons rencontré ensuite dans un bar quelques Norvégiens qui n’étaient pas du tout au courant pour notre concert et étaient très déçus de l’avoir raté.
Henrik : Mais comprends nous bien, nous trouvons la ville formidable.
Harald : Lors de ce dernier concert dont nous venons de parler – c’était au « Frannz », l’atmosphère était vraiment magique. A part le fait qu’il y avait deux filles dans le public qui avaient fait tout le trajet de Norvège, juste pour nous voir. Cela aurait dû normalement nous réjouir, si les deux filles n’avaient pas été complètement saoules. (tous rient)
Halvor : Oh oui, qu’est-ce qu’elles ont pu nous énerver !
Harald : C’était dommage. Elles étaient tout le temps en train de crier : « Chantez cette chanson ! » ou « Encore une fois celle là ». C’est impossible, des trucs pareils.
Comme c’est pénible ! Même si bien sûr ce soir je vais faire la même chose. (elle rit)
Harald : Je ne crois pas que tu ferais quelque chose comme ça. (il rit) Oh oui, c’était vraiment grave. Mais nous ne pouvions pas leur demander de nous laisser tranquilles, parce qu’elles avaient fait toute la route de Norvège.
Et en plus, vous êtes polis et pleins d’égards. (elle rit)
Halvor : Tout à fait. (il sourit) Il y en a une que nous avons trouvée après en train de dormir dans l’escalier du « Frannz ». Et l’autre s’était évanouie pendant le concert. (il rit)
Et tout ça à cause de vous
Harald : Oui. (il sourit). Tu sais, en général nous aimons beaucoup avoir des contacts directs avec nos fans, mais ces filles étaient si envahissantes et elles ne pouvaient absolument pas comprendre que nous ne voulions rien avoir à faire avec elles. (en prenant une voix plus aiguë d’un octave) « Mais nous sommes venues de si loin ! » (tous rient)

Oh ! la la ! C’était vraiment pénible. Ce à quoi je voulais en venir : à Berlin nous avons passé des moments vraiment formidables et fait des choses complètement folles. Et, comme je l’ai dit, nous avons écouté votre musique. Maintenant j’aimerais bien savoir la chose la plus folle que vous ayez jamais faite.
Jon : La chose la plus folle ?
Exactement. Et il ne faut pas me décevoir.
Henrik : Je ne peux parler que pour moi, mais il y en a trop pour que je puisse en choisir une.
Jon : Est-ce que cela doit avoir un rapport avec les tournées ?
Non, dans la vie de façon générale.
Harald : J’aime faire des choses qui me font peur, comme de l’escalade par exemple. Je suis un vrai alpiniste. Cela prouve une bonne fois pour toutes que nous ne sommes pas vraiment des citadins. (il rit)
Henrik : (il rit) Je crois que nous allons te décevoir, nous sommes très ennuyeux !
Ça m’en a tout l’air. (elle rit) Ce n’est pas un problème. Restons en là.
Henrik : Si nous pensons à quelque chose, et ça sera sûrement le cas, car nous ne sommes quand même pas aussi ennuyeux, nous t’appellerons, d’accord ?

Super, faites le. Bon, mes amis, nous arrivons à la fin. Merci beaucoup pour le temps passé et la conversation. Je vous ai apporté du chocolat suisse pour que vous ne m’oubliiez pas.
Harald : Ouah ! Merci ! Pas de souci, nous ne t’oublierons pas.
Henrik : Merci beaucoup. On le mangera demain dans le bus.
Oui, en faisant vos critiques de chansons.
Harald : (il rit) Exactement.


Traduction par Hélène pour www.minormajority-fr.com



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