Décidément, cette année au Paléo aura été marquée par les pays scandinaves.
Après avoir rencontré les gars des Hives, de I'm From Barcelona, d'avoir échangé deux mots avec les Raveonettes, nous voici dans les loges en compagnie des Norvégiens de Minor Majority!...
Dites-nous pourquoi les groupes en provenance des pays scandinaves jouent du si bon rock ?
Jon: Il y a une dizaine d’années les états scandinaves ont investi quelques jolies sommes d’argent pour aider les groupes à se développer et à faire quelque chose. Ensuite les médias ont pris le relai et ont fait que ces groupes ont pu jouer de manière professionnelle.
Harald: Au début, tous les groupes enregistraient des trucs par leurs propres moyens, avec une qualité pas terrible. Ils n’avaient pas l’argent pour aller en studio et faire du bon boulot. Ils ont pu par la suite faire des enregistrements corrects.
Ici on lit beaucoup de choses sur la Norvège, le Black Metal et les fans qui brûlent des églises. Est-ce que vos fans ont déjà mis le feu à des églises ?
Harald: je ne crois pas (rires)
Jon: C’est assez incroyable ces groupes de Black Metal Norvégiens qui cartonnent comme Mayhem ou Dimmu Borgir. Mais maintenant ils sont tellement connus, qu’on ne les rattache pas qu’à la scène norvégienne.
Harald: Mais c’est vrai qu’à leurs débuts, ils ont représenté le côté extrême de la Norvège. Ensuite des groupuscules de gens ont fait des bêtises et la Norvège a eu cette réputation de berceau du mal. Mais je ne crois pas que nos fans brûlent des églises, en tout cas ils ne le font plus (rires).
Est-ce qu’en Norvège vous avez des contacts avec les groupes underground folk ?
Harald: La Norvège est un petit pays, mais nous connaissons la plupart des gars d’Oslo qui jouent dans des groupes. Nous venons de là-bas. Bien sûr, il y a des groupes de plus petites villes que nous ne connaissons pas. Mais ça reste encore une petite communauté.
Jon: Mais nous connaissons la plupart des artistes de Norvège. Durant la période d’été, on se croise dans les concerts et on crée des liens.
Harald: Ce qui est cool, c’est qu’il n’y a pas de compétition entre les groupes. Au contraire, on s’entraide, on se supporte et on est content du succès de l’autre.
En Norvège votre album marche bien, vous avez l’habitude de jouer sur des grandes scènes, alors qu’ici, vous êtes moins connu et du coup vous jouez sur de plus petites scènes. Comment vivez-vous ce changement?
Jon: Ce n’est pas une mauvaise chose, mais tu sais on joue sur des scènes relativement grandes même en dehors de la Norvège. Lorsqu’on fait une tournée chez nous ce ne sont pas des scènes plus grandes qu’ici. C’est seulement dans les grandes villes où on joue devant beaucoup de monde.
Harald: Naturellement, lorsqu’on va dans un nouvel endroit, il y a des gens qui ne nous connaissent pas, mais ce n’est pas une mauvaise chose. Chaque concert est différent et lorsque tu joues devant peu de monde il y a une atmosphère aussi sympa avec le public. Et c’est parfois effrayant de jouer devant une foule énorme qui scrute tes moindres faits et geste sur scène.
En écoutant vos morceaux, on ressent parfois de la mélancolie. Est-ce que ce sentiment reflète ce que vous êtes en réalité?
Jon: Euh… non (rires). C’est Pâl, notre chanteur qui compose la plupart de la musique et écrit les paroles. Mais tu sais, généralement tu composes lorsque tu n’as pas eu une bonne journée. Lorsque tout va bien, tu fais autre chose que d’écrire et de faire de la musique. Si tu as le cœur à écrire des morceaux et que tu n’as pas la super forme, c’est en effet bien possible que ta musique soit mélancolique. Mais tu sais, la plupart du temps nous sommes des gens heureux!
Harald: On est comme tout le monde, parfois heureux, parfois un peu triste. On profite du temps où on est mélancolique pour écrire des morceaux.
Quel album à changé votre vie, ou quel morceau a résonné en vous au point de vouloir faire de la musique?
Jon: Le premier album qui m’a fait commencer la guitare électrique est Hunky Dory de David Bowie. Je voulais apprendre le solo guitare de Eight Line Poem. C’est un morceau très court, mais avec un magnifique solo et je voulais le refaire à la guitare. Et je ne sais toujours pas le faire…
Harald: Pour moi c’est peut-être The Good Son de Nick Cave and the bad seeds. C’est depuis là que j’ai compris pas mal de choses, notamment que la musique était quelque chose d’extraordinaire.
Enfin que voulez-vous dire en conclusion à vos fans en Suisse?
Jon: C’est notre pays préféré pour faire des tournées
Vraiment?
Jon: Oui c’est vrai ! Les gens sont sympas, c’est propre, c’est frais, on adore jouer ici en Suisse.